Dans cette sous-partie, on verra plutôt la modernisation et le développement de la ville. C’est important de parler sur cette modernisation parce qu’elle affecte fortement le multiculturalisme et  le cosmopolitisme de la ville. Aussi nous devons souligner que le multiculturalisme a affecté d’une autre part la modernisation d’Alexandrie. Après la mort de Mohammed Ali en 1849, et  l’instabilité politique après lui qui se termine par l’invasion anglaise et le bombardement de la ville en 1882, Alexandrie n’était pas en crise économique. Bien au contraire, elle a connu un accroissement simultané dans de nombreux domaines économiques et aussi sociaux. Cet accroissement a augmenté la richesse de la ville et donc son développement. La fortune de la ville est liée aux innovations techniques qui en ont fait un des premiers ports de la Méditerranée. La ville n’attire pas seulement des gens et d’autres nationalités mais aussi attire les grands capitalistes et banquiers pour venir y investir leur argent. Dans nos recherches on trouve qu’une croissance démographique touche la ville, de 13 000 habitants en 1821, elle passe à 100 000 habitants en 1840 pour atteindre les 180 000 en 1865. Mais aussi le “boom” cotonnier renforce le mouvement. En 1872, Alexandrie compte 213 000 habitants. Elle est redevenue une des grandes citées de la Méditerranée. La grande depression des années (1873 – 1896) en Europe voit arriver de plus en plus des britanniques et des Français. Les activités industrielles et commerciales de la ville moderne (la fabrication, l’expédition, l’entreposage, les services bancaires, la transformation des aliments, et la production du coton) indiquent l’importance de la ville dans l’économie nationale. Le fort besoin et demande du coton en Europe qui étaient en augmentation chaque jour a emmené à la constitution de la Bourse d'Alexandrie pour le coton à « Minet El Bassal » en 1879, qui est l'une des plus anciennes du monde; nous avons voulu la visiter mais on a été interdit parce que c’est un lieu stratègique qui appartient au gouvernement.

La première opération commerciale de coton locale est enregistrée en 1885 au café alexandrin « Europa » à la place « Des Consuls » qui est nommée plus tard place de « Mohammed Ali » où se réunissaient les commerçants de coton afin de faire leurs opérations basées sur l’offre et la demande. Au fil des ans, les affaires commerciales  s’étendaient aussi aux différents genres de graines du coton. Les commerçants attendaient l’arrivée des journaux  venant de l’Europe, pour les guider dans leurs futures opérations. La crédibilité et la rapidité étaient des principes essentiels pour un commerçant voulant gagner des profits. Peu à peu les commerçants du coton se sont déplacés du café alexandrin « Europa » vers un grand bâtiment construit par le khedive Abbas Helmi II à la place Mohammed Ali. Quand les affaires commençaient à se multiplier, on avait créé l’Organisme d’Alexandrie pour le Coton (qui est nommé après «Autorité General des Produits » ou AGPA) pour le commerce du coton. L’agriculture que Mohammed Ali développait tout le temps, est très important dans le commerce du coton et c’est la raison pricipale de ce boom cotonier qui transforme l’économie de la ville moderne en une des plus grandes économie du monde.  

La ville d’Alexandrie n’a pas seulement vu la constitution de la première bourse en Egypte, mais aussi l’établissement de la Banque Nationale de l’Egypte en 1898 avec un capital initial de 1 000 000£. L’idée de cet immense projet est lancée par le Khedive Abbas Hilmi II et exécuté par les investissements du grand banquier britannique Sir Ernest Cassel (50% du capital), la famille de Ralph Isaac Suares (25%) et l’investisseur grec Constantin Salvagos (25%). Cette banque qui est considérée une des plus anciennes banques en Egypte est aujourd'hui la plus grande banque égyptienne avec un actif de 366,6 milliards de livres égyptiennes. Et d’autres banques ont eu leur siège à Alexandrie comme la banque Anglo-Egyptienne et la banque d’Alexandrie qui est fondée par les marchands de la communauté grecque qui vivait dans la ville moderne. La ville méditerranéenne voit aussi l’établissement de la première unité de production d’électricité à vapeur au quartier de Karmouz en 1895 et fit entrer l’électricité à Alexandrie.

On a remarqué que les projets économiques ne sont pas les seuls qui ont été concrétisés, mais qu’ il y avait aussi des projets sociaux qui développent la vie sociale des habitants de la ville et qui existent jusqu’à nos jours. Parmi ces lieux on a visité le « club sportif d’Alexandrie » ou «Alexandria Sporting Club » fondé en 1890 qui était désigné à l’aristocratie et qui enfermait des grands investisseurs et des riches égyptiens de même que les étrangers. Aussi le premier stade sportif en Egypte et en Afrique est le stade d’Alexandrie qui est un stade multi-usages établi en 1929 pendant l’époque dorée de la ville et même de toute l’Egypte. La vie sportive de la ville était complète grâce aux nombreux clubs sportifs de la ville et aussi les clubs des nombreux communautés (qu’on verra dans la deuxième partie qui remportera la vie et l’histoire de chaque communauté). Pour compléter le développement social de la ville, on n’oublierait pas l’éducation et l’art culturel. L’école de Saint Marc fondée en 1928 est une des écoles francophones les plus anciennes dans la ville qui joue un rôle important dans l’éducation puisqu’elle formait des étudiants de toutes les nationalités (grecque, arménienne, égyptienne, juive, italiennes,...). L’université d’Alexandrie aussi joue un rôle dans l’éducation universitaire après sa création en 1923. Toutes ces institutions qui dâtent de  cette époque, renforçaient le cosmopolitisme d’Alexandrie en attirant les étrangers et créaient une ville vivante et développée dans tous les domaines.